Avec la petite i10, Hyundai s’est dotée d’une citadine qui a de sérieux arguments à faire valoir face aux ténors d’une catégorie qui semble (malheureusement) en voie de disparition. En lui attribuant, comme pour la i30, une finition N Line, le constructeur Coréen entendait lui apporter une note un peu plus sportive. Rien de tel qu’une petite balade dans les petites routes de l’Oise afin de voir si cette « N » tient bien toutes ses promesses.
La plus petite des Hyundai est plutôt une réussite sur le plan esthétique. Certes le design reste relativement sérieux, voire un brun austère mais cette finition N Line, présentée au salon de Francfort en 2019, apporte quelques détails plutôt sympas comme des boucliers redessinés, une calandre spécifique, un sabot de protection et un diffuseur arrière avec des inserts rouges, des jantes en alu diamantés et chaussées de pneus en 195/45R16. Le logo i10 se teinte en rouge et une suggestive double sortie d’échappement fait son apparition. Les lignes tendues qui parsèment la carrosserie donnent un aspect musclé qui sied parfaitement à cette finition sportive. A noter également que cette i10 N-Line peut également recevoir une peinture biton avec un pavillon et des montants d’une autre couleur que le reste de la carrosserie.
Le tour du propriétaire étant fait, il est l’heure de prendre la route. On démarre le moteur et le 1.0 T-GDI s’anime. La finition N-Line ne se contente pas d’apporter quelques détails cosmétiques. Elle se dote d’un 3 cylindres de 998 cm3 gavé par un turbo. Dans cette configuration, ce bloc voit sa puissance grimper à 100ch. Les premiers tours de roues sont plutôt séduisants. Notre i10 a la pêche et se montre assez pétillante. Les accélérations sont franches mais le passage 1ère-2ème a systématiquement généré des à-coups sur notre version d’essai. Avec seulement 100 chevaux et 17.6 mkg de couple, les prétentions sportives de la i10 sont vites limitées mais ce bloc se prête bien à une conduite dynamique et ne rechigne pas à la tâche.
En revanche, le tableau se gâte un peu en conduite usuelle. En effet, le moteur manque cruellement de couple à bas régime, ce qui fait que la N-Line rechigne à reprendre en bas du compte-tours. Il faudra donc jouer du levier de vitesse afin de bénéficier d’une relance correcte. La commande de la boîte à 5 rapports souffle le chaud et le froid. Le guidage est précis et le verrouillage assez ferme mais le battement nous a semblé long. Ce petit moteur de 100 ch est donc assez « fun » lorsque l’on conduit le couteau entre les dents mais agaçant en usage « pépère », d’autant que le 3 cylindres a tendance à se faire entendre à haut régime.
Si la finition N-Line se veut plus sportive, elle conserve néanmoins des suspensions plus typées confort que sport. Elle fait appel à un classique Mac Pherson à l’avant et à un essieu arrière travaillant à la torsion, le tout associé à des amortisseurs à gaz au tarage pas trop ferme. Les vertèbres diront merci, pas le plaisir de conduire. Que l’on se comprenne bien : la i10 N Line se montre sure en toute circonstance et les tracés sinueux ne lui font pas peur. Les mouvements de caisse sont bien maîtrisés et le comportement routier ne manque pas de rigueur mais il n’a rien de sportif. Nous aurions aimé une direction plus précise et des trains roulants plus incisifs qui auraient permis d’attaquer sans arrière-pensée ! Ici, on se rend compte que cette i10 tient plus du « Line » que du « N ». A noter qu’en ville son rayon de braquage de seulement 5m fait aussi des merveilles !
Le freinage est confié à deux disques ventilés à l’avant et à des disques pleins à l’arrière. Il offre une puissance suffisante compte tenu des capacités de la voiture et son endurance n’a pas été mis en défaut durant notre prise en main. La i10 N Line propose également le freinage d’urgence autonome (FCA) qui permet de déclencher un freinage d’urgence lorsque la voiture détecte un freinage brutal du véhicule qui vous précède ou un piéton. Le bilan dynamique de cette i10 est globalement satisfaisant si l'on considère cette citadine comme une version haut de gamme en survêtement.
A bord, on retrouve les points forts de la gamme i10 à commencer par une habitabilité plutôt surprenante pour une voiture de seulement 3,65m. C’est notamment le cas aux places arrière où nous avons pu y loger notre bon mètre 84 sans avoir à avancer le siège conducteur. L’empattement de 2.42m n’y est sans doute pas étranger. Néanmoins, bien qu’elle soit homologuée pour 5 places, la largeur (1,68m) ne permettra pas de caser 3 adultes dans des conditions dignes. Le coffre offre aussi un volume intéressant avec ses 252 litres. Le seuil de chargement de cette génération avait été abaissé de 29mm afin de faciliter l’utilisation du coffre. Celui-ci est d’ailleurs compartimenté et propose des sièges rabattables qui permettent d’accroitre la capacité de chargement.
Avec cette version N-Line, la i10 propose tous les équipements d’une automobile moderne dont un écran tactile de 8" et une connectivité CarPlay et Androïd Auto, des feux de route intelligents (HBA), qui passent automatiquement des feux de route aux feux de croissement, l’assistance active au maintien de voie (LKAS) ou encore un système de détection de fatigue du conducteur (DAW). On retrouve également des classiques comme la climatisation, l’ABS et le start and stop baptisé ici ISG. Mais ici, modernité rime avec simplicité et il n’est pas nécessaire de passer par des menus complexes pour prendre en main la voiture. Il n’y a ici qu’un seul mode de conduite pour toutes les situations ! C’est simple, fonctionnel et pratique ! Bref, c’est une voiture à conduire et ça, on adore !
Un petit effort a également été fait sur la présentation que l’on trouve moins austère que de coutume pour une production asiatique. Cette finition N-Line ajoute par ailleurs quelques détails sympas comme un volant et un pommeau de levier de vitesse spécifique avec des surpiqures rouges, ainsi que des cerclages d’ouïes de ventilation de couleur rouge ,sans oublier les indispensables pédales métalliques. Les sièges sont aussi spécifiques à cette version dynamique et offrent notamment un meilleur maintien latéral.
L’ergonomie est également plutôt bonne avec des touches physiques qui tombent bien sous la main. En revanche la finition, sans être choquante, fait dans le basique. Les plastiques durs sont légions mais à moins de 18 000€ lors de son lancement en 2020 (comptez un peu plus maintenant) il est difficile de faire la fine bouche.
A l’heure du bilan, on peut voir le verre à moitié vide et conclure que la i10 N-Line n’affiche pas des performances dignes d’une sportive. On peut aussi voir le verre à moitié plein et rappeler qu’avec cette version vitaminée, Hyundai propose une voiture polyvalente, abordable et très bien équipée. Cerise sur le gâteau, elle est franchement réjouissante à conduire.