Novembre 2011 : Michelin inside: comment fabrique t'on un pneu ?
Michelin inside: comment fabrique t'on un pneu ?
Une bonne voiture sans de bons pneus, c’est un peu comme un sportif en pantoufles : il n’y aura pas de miracles à attendre… Mais saviez-vous comment on fabrique le pneu, trait d’union entre votre voiture et le sol ?
Texte Manu Bordonado
Photos Manu Bordonado & groupe Michelin
N’écoutant que notre courage, nous nous sommes rendus chez le plus gros manufacturier au monde, qui est (cocorico) Michelin. Direction Clermont Ferrand donc, le fief de la marque, à l’école du pneu. Tous les employés de la marque y passent un jour, culture d’entreprise oblige.
Comme dans beaucoup d’autres domaines, les grandes quantités sont faites de manière industrielle tandis que les petits volumes sont faits à la main. Le site où nous nous trouvons, Cataroux, est spécialisé dans les petits volumes. On y trouve donc les dimensions exotiques, mais aussi… Le département compétition !
350 ingrédients permettront de composer les 7 à 10 mélanges de gomme qui vont être utilisé pour un pneu. Il faut utiliser ces mélanges dans les 50 jours, sinon ils perdront de leurs caractéristiques ! Et nous voici en train d’assembler différentes bandes de gomme. L’une pour faire l’étanchéité du pneu, l’autre pour le protéger, celle-ci contenant du textile pour assurer la rigidité nécessaire aux diverses accélérations, encore une autre qui deviendra flanc par la suite… Ce qui n’est pour l’instant qu’un rouleau de gomme reçoit à ses extrémités deux tringles (des cerceaux) en zinc : ce sont eux qui assureront la grande rigidité du pneu à hauteur de la jante, et donc l’étanchéité.
Ensuite, on replie les extrémités de la pièce obtenue. On replie… toujours à la main, avec un petit outil ! C’est simple, on dirait presque que l’on fait de la pâtisserie et on a du mal à croire qu’on fait un vrai pneu de cette manière ! Et puis on change de machine pour installer la bande de roulement.
La bande de roulement de notre futur 155 R13 est arrivée déjà prédécoupée à la bonne dimension, et elle a été mise à chauffer quelques instants. Elle est posée sur notre objet, qui au préalable aura commencé à prendre sa forme via un support qui lui injecte de l’air comprimé. On colle, on met un petit coup de truelle pour que ça soit parfait, et c’est bon !
C’est maintenant presque un pneu. Maintenant, il faut le mettre au four, environ une dizaine de minutes. Comme une pâtisserie on vous a dit ! La cuisson lui donnera les caractéristiques recherchées. En même temps, le moule où on l’aura déposé lui donnera sa sculpture et les inscriptions sur les flancs.
Une grosse vingtaine de minutes plus tard, notre pneu en 155 aura donc été prêt pour le service. Pendant ce temps, dans le bâtiment d’en face, un autre ouvrier vient dans le même temps, et de la même manière, de donner naissance à quelques slics et est en train de préparer des pneus terre pour une certaine voiture de WRC…
Il reste encore 3 ans maximum pour que le pneu neuf parte chez un distributeur… Vu comme cela, la fabrication d’un pneu parait presque simple. Mais le secret est dans la gomme utilisée, le dessin particulier de la sculpture… Bref, ce qui fait que Michelin reste n°1 du genre !