Vendredi 17 octobre 2003. Olivier est sur l'autoroute, il a quitté
ce matin la Belgique pour le sud de la France, aux commandes d'une propulsion
et de ses 460 chevaux. Il descend doucement, par souci de sécurité.
Il serait dommage d'abimer ce qu'il transporte avec lui...
Depuis 11 ans, Olivier propose aux comités d'entreprise une formule
unique: prendre le volant de voitures d'exception. Le magazine Sport Auto cherchait
à faire partager sa passion à ses lecteurs. La rencontre d'Alain
Bernardet et d'Olivier fut le point de départ des essais Sport Auto.
Aujourd'hui, Olivier est au volant d'un anonyme Volvo semi-remorque au contenu
unique: quatre bolides de rêve. Chaque week-end, plusieurs dizaines de
passionnés prennent le volant de ces merveilles. Cette fois-ci, ce sera
sur les routes du Var. Dans deux semaines, ce sera la Belgique, le partenaire
étant là-bas le Moniteur Automobile...
Plusieurs formules sont disponibles, à partir de 348 euro. Pour ce prix,
vous goutez déjà à trois sportives italiennes à
hauteur de 20 minutes par voiture. Largement suffisant pour se passer le caprice.
Il existe plusieurs autres formules, où vous pourrez essayer plus de
voitures, et plus longtemps. Par exemple, le catalogue propose une tournée
gastronomique parcourue avec ces belles autos, ou une sortie circuit. Certains
viennent même essayer ces voitures avant d'en acheter une ! Dans tous
les cas, des passagers vous accompagnent dans vos ballades: des moniteurs qui
ont reçu la formation adaptée à l'exercice.
Vous voici sur le lieu du rendez-vous. L'attente parait interminable. Et voici
arriver le cortège: une voiture ouvreuse, une Murcielago grise, une Ferrari
575M et une 360, toutes deux à boite F1, et un Boxster S, qui profite
du soleil pour rouler découvert. Croiser une Ferrari est déjà
rare, mais un tel convoi est impensable et crée vite un attroupement.
Olivier salue maintenant ses recrues, et leur fait un rapide briefing. Présentation
générale des voitures, mais surtout règle du jeu: on est
là pour une prise de contact suivi de quelques kilomètres aux
volants de voitures de rêve, pas pour organiser une course à la
Fast & Furious. La règle sera de ne jamais dépasser la voiture
de devant, et de ne jamais la serrer de trop près.
Plusieurs raisons: abimer les voitures serait égoïste pour les
utilisateurs qui attendent leur tour. Ensuite, il s'agit de ne pas avoir à
payer la franchise prévue dans un tel cas: 6000 euro. Mais plus la conduite
de la voiture est exotique, plus les conducteurs roulent doucement. D'ailleurs,
on ne se sent jamais frustrées en suivant l'ouvreur: souvent, c'est lui
qui sera obligé de ralentir pour attendre les autres. Qui l'eut cru ?
La sécurité est un point important dans une telle organisation.
Aussi, Legend Car peut se vanter de n'avoir aucun accident à son actif.
Les conducteurs sont là pour conduire de très belles autos, sans
se trainer pour autant, mais pas pour rouler à tombeau ouvert sur des
voies ouvertes à la circulation. Petite anecdote: un jour, un colonel
de la gendarmerie est venu anonymement participer aux essais Sport Auto. Ce
n'est qu'une fois l'essai réalisé, et après avoir vu le
sérieux de l'organisation, qu'il a décliné son identité...
On s'installe à bord. Le moment de voir que les voitures sont l'objet
de toutes les attentions des organisateurs. Nouveau briefing sur les particularités
de chaque modèle. Moteur ! La Murcielago rugit, la terre s'arrête
de tourner et tout le monde se tourne vers elle. La voiture ouvreuse, aujourd'hui
une Alfa 156 1.9 JTD 16v, s'ébroue et prend la route. Derrière,
la Lamborghini démarre doucement, car il s'agit de démarrer sans
griller l'embrayage ni caler. Les deux Ferrari sont en boite F1, la Porsche
en Tiptronic S: ce sera plus faciles pour elles. Devant, la 156 joue un rôle
important. Elle roule à allure raisonnable, avec un peu d'avance sur
les voitures. Son rôle est double: d'une part réguler la vitesse
du convoi, de l'autre prévenir et anticiper tout danger se trouvant sur
le parcours. La conduite de telles voitures est si différente de ce que
l'on connait que l'on ne peut se concentrer sur tout en même temps.
Le risque de ce genre d'opération était d'avoir des clients
qui repartent frustrés de leurs essais, ou d'autres qui roulent inconsciemment
sur les routes. Il n'en est rien, le rythme est un excellent compromis et montre
que l'on peut rouler calmement avec de belles voitures, tout en prenant beaucoup
de plaisir à leur volant. Les clients repartent ravis. Témoin,
ce chef d'entreprise qui revient encore une fois, pour tester les nouveaux modèles
proposés depuis en essais.
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> Quatre questions posées à Legend Car