En marge de notre court essai de la Koenigsegg Agera, nous avons eu l'honneur de visiter l'usine de la marque. Notre guide ? Mme von Koenigsegg en personne !
M. et Mme von Koenigsegg sont fiers des très bonnes relations qu'ils entretiennent avec chacun de leurs clients. Pensez donc ! L'usine (manufacture serait un terme plus approprié) se trouve sur une ancienne base aérienne militaire. Les futurs clients ne poussent donc pas la porte d'une concession, mais arrivent directement ici en avion sur la piste d'atterrissage placée juste devant, et sont accueillis directement. C'est un gros plus pour la sécurité de ces clients fortunés, mais surtout pour le choix de leur auto et… le suivi de la construction de cette dernière !
Lors de notre visite, nous avons pu assister aux dernières touches apportées à la 9ème Koenigsegg Agera. Il faut savoir que la marque, vieille d’un peu plus de 10 ans, a fabriqué il y a quelques mois son 100ème véhicule. Ici, on ne fabrique qu'une douzaine de voitures par an. Koenigsegg ne veut pas en fabriquer plus, le but étant que chaque exemplaire soit parfait, et qu'il comble parfaitement son propriétaire. Ce dernier aura en main un modèle unique, un joyau. Car on parle bien ici de haute couture, un sujet qui ne laisse pas indifférent Mme von Koenigsegg qui nous fait la visite.
Ça commence par la carrosserie. Lors de notre visite, l'exemplaire d'un riche chinois était en cours d'assemblage. La couleur était violet vif (si, ça existe) avec des liserés or et une signature de la même couleur derrière l'habitacle. Contre toute attente, le résultat était vraiment réussi, et nulle ne doute que cela lui plaira beaucoup. Nous n'avons pas eu le droit d'en faire la photo, afin qu'il soit le tout premier à la découvrir finie et qu'il en ait ainsi en quelque sorte la surprise. Ce genre de délicates petites attentions, c’est aussi la signature de la marque.
La production étant très limitée, on imagine que l’on pourrait tout demander. On a ainsi vu la construction d’un exemplaire de couleur British Racing Green, mais qui laissait légèrement apparaitre les fibres de carbone de la caisse. C’est simplement superbe ! On imagine l’impatience d’un propriétaire qui aura commandé son exemplaire. Mme von Koenigsegg fait d’ailleurs remarquer que le délai est de 10 mois, un peu comme pour un bébé !
Autre exemple, le local réservé au sellier, où ce dernier va notamment fabriquer lui-même le volant ultraléger des Koenigsegg, avec notamment un cuir et un toucher choisis par le propriétaire. Il faut que ce dernier soit totalement satisfait, et pour cela il faut notamment que l'expérience de l'achat soit un souvenir merveilleux. Pendant ce temps sur l’établi d’en face, un ouvrier est en train de fabriquer de ses propres mains… Les phares !
En fait, pratiquement tout est fait directement ici. A commencer par le moteur. Christian von Koenigsegg estime à raison que c’est la pièce la plus importante d’une voiture de sport. Et il rappelle, tout aussi justement, que c’est la seule hypercar à disposer d’un moteur 100% original, tandis que les rares concurrentes réutilisent des pièces existantes (Bugatti) ou achètent des moteurs à l’extérieur (Pagani).
Ici, quelques caisses (constituées d’un sandwich de carbone et d’aluminium) attendent leur tour. Elles ne pèsent qu’un peu plus de 150 kg, ce qui est très peu. Koenigsegg est très fier de ses nouvelles jantes, entièrement en carbone ! Car c’est un paradoxe, les clients veulent de plus en plus d’équipements, mais ne veulent évidemment pas que la voiture prenne du poids…
Ici se trouve une Koenigsegg CCXR. Un vieux modèle, quoi. Peut-être est-il à vendre d’occasion ? Renseignement pris, ça n’est pas du tout le cas. La berlinette a été renvoyée ici pour faire un upgrade, sans que nous réussissions à en savoir plus. Les mises à jour sont donc également possible. La satisfaction du client, toujours la satisfaction du client.
L’essai de la Koenigsegg Agera nous l’avait montré, la voiture est fabriquée avec soin et un grand sens du détail. Après la visite de l’usine, nous sommes même tentés de parler d’amour. De l’amour pour les beaux objets, et l’amour d’un travail d’orfèvre.
Nardo, la quête d’un record
Début 2005, Koenigsegg décide de battre le record du monde de vitesse détenu depuis une dizaine d’année par la McLaren F1. Un seul circuit (à part celui de Volkswagen) permet d’atteindre de telles vitesses, c’est celui de Nardo en Italie. Il sera loué pour la mi-février, pour pouvoir annoncer l’éventuel record au salon de Genève en fin de mois.
Seulement voilà, malgré le fait que la piste se trouve dans le sud de l’Italie, arrivé là-bas il pleut. De quoi rendre la tentative de record impossible. Il est décidé de rester là-bas plusieurs jours, mais la pluie a également décidé de rester là…
Petit à petit, toute l’équipe est renvoyée. Ne restera finalement qu’un petit comité, la Koenigsegg et l’équipe du Guinness book des records. Une éclaircie est annoncée mais tarde à venir.
Le salon de Genève est presque là, mais on apprend qu’il devrait enfin faire beau. Il est décidé d’attendre une dernière fois. Le jour de l’ouverture du salon à la presse, il fait beau. Ce jour-là, le 28 février 2005, la Koenigsegg CCR dépasse les 387 km/h. Pendant ce temps-là, le stand à Genève est vide…
Pour gagner du temps, la voiture quittera l’anneau de vitesse de Nardo par la route, et montera par ses propres moyens à Genève durant la nuit. Le lendemain, elle sera bel et bien sur le stand, avec quelque chose à raconter : un record du monde de vitesse, qui ne sera battu que par la Bugatti EB16.4 Veyron.