|
Nissan X-Trail e-4orce (2023) | |
Nissan X-Trail e-Power (2023) | |
Nissan X-Trail (T32) 2.0dCi 4x4-i X-Tro. (2017-2019) | |
Nissan X-Trail (T32) 2.0dCi 4x4-i (2017-2019) | |
Nissan X-Trail (T32) 2.0dCi (2017-2019) |
Tesla Model S P85 D | |
Renault Clio dCi EDC Initiale Paris | |
Renault Twingo SCe 70 et TCe 90 | |
Honda CR-V 1.6 i-DTEC | |
Cadillac CTS Coupé 3.6 |
Accueil Autoweb > Dossiers > Octobre 2017 : Partir en vacances en Nissan LeafPartir en vacances en Nissan Leaf La pression écologique aidant, notre pays entier se tourne vers la voiture électrique. Et à grands coups de cadeaux-bonus écologistes, il faut reconnaître que l'on en voit de plus en plus. De là à pouvoir partir en vacances avec ? Nous avons suivi Mikaël et Christel… Départ un vendredi soir des environs de Marseille avec une Nissan Leaf chargée au maximum, côté batteries et côté habitacle. L'occasion de voir que si une Leaf est loin d'être une petite voiture, elle est un peu limitée quand on y place 5 personnes et leurs bagages. Et de quoi camper. Car oui, on va camper. Cap au nord, direction les Alpes. Le premier arrêt a lieu dans un supermarché à Manosque, Alpes de Haute Provence. Simplement pour profiter du chargeur rapide qu'il héberge. Il reste encore 40% de batterie, soit 78 km d'autonomie, mais le faible nombre de chargeurs rapides impose de compléter les batteries en préventif. Quelques minutes plus tard, la Leaf reprend l'autoroute. Prochaine étape, un camping situé... 130 km plus loin, ce qui est un peu "juste" côté autonomie quand on sait qu'il y a un peu de montagne sur le parcours. Mikaël prend le volant et roule à 80-90 km/h pour jouer la sécurité. Sur l’autoroute ça semble un peu long ! Un indicateur au tableau de bord (avec un sapin) aide le conducteur à faire de l'écoconduite. Avec la rythme adopté par Mikaël, l'ordinateur de bord affiche pratiquement la note maximum ! Ce n'est pas du luxe car l'autonomie n'est plus que de 23 km en arrivant au camping, soit 15% de batterie. Une arrivée tardive, vu le rythme sur la route, mais sans conséquence pour le camping: la Leaf se gare sans bruit... Le camping a mis à disposition une prise de courant de 16 ampères. Cela autorise une charge lente mais suffisante. Le lendemain matin, balade jusqu'au tunnel du Parpaillon, creusé à la fin du XIXème siècle et caché à 2780m d'altitude. Avec l'essor de l'automobile, le col de Vars s'est développé mais l'accès plus difficile du tunnel du Parpaillon fait qu'il a été délaissé. C'est ce qui fait tout son charme aujourd'hui : la D39 n'est pas plus large qu'une voiture, et... elle n'a jamais été goudronnée ! On y trouve fréquemment de la neige début juillet. Justement, l'autonomie de la Leaf fond comme neige au soleil ! Entre le camping où elle était chargée à bloc et le tunnel du Parpaillon il n'y a que 30 km, mais l'autonomie passe de 160 à… 26 km. Autant vous dire que les petits sapins du tableau de bord indiquant la conduite écolo ont vite disparus ! Là haut en tout cas, il y a une certaine fierté: c'est peut être la première fois de l'histoire qu'un véhicule électrique traverse le tunnel du Parpaillon ! Traverser ce tunnel est d’ailleurs une petite expérience. Il est étroit, non éclairé, et l'alternance d'infiltrations et de morceaux tombés au sol a créé de longues flaques dont on ignore la profondeur, ainsi que de quelques bosses à franchir. Après un petit pique-nique pour se remettre de ses émotions, notre famille redescend par la partie utilisée pour venir : le côté nord. La face sud (la D29) est difficilement praticable pour une berline. Et puis avec une autonomie restante de seulement 26 km, où aller ensuite ? Mais la descente, avec un maximum de frein moteur, a vite fait de recharger les batteries de notre Leaf, qui revient à un niveau classique une fois sorti de ce col un peu particulier. Du coup, Mikaël et Christel profitent de toutes les activités que l'on peut trouver durant l'été autour du lac de Serre-Ponçon. Puis retour au camping, et remise en charge sur la prise 16A. Le week-end se passe bien et le camping dispose d'une piscine bienvenue. Mais tout cela c’est avant le drame, naturellement !! Car durant la nuit, un orage s'abat sur le camping et les prises de courant du camping disjonctent. Au petit matin la batterie de notre Leaf affiche seulement 20%. Pas question bien sur de passer la journée cloués au camping à attendre que cela charge. La solution est donc de redescendre sur Gap à petite vitesse, puis d'utiliser le chargeur rapide qui se trouve à côté de la mairie. On ne vous cache pas que cela modifie le programme de ce dimanche matin. Seulement, arrivé là-bas, nouveau problème. Il y a deux bornes de recharge sur le papier, mais une seule est compatible avec la Nissan Leaf. Or elle ne fonctionne pas, à priori car la dernière personne à s'en être servie a mal finalisé sa recharge. Il faut réinitialiser la borne. Le parking n'a pas de gardien le dimanche, et il n'y a aucun numéro d'urgence que nous pourrions contacter. Il faut s'y résoudre: on ne peut pas recharger la voiture ici. Une seule borne de recharge pour la plus grande ville du département, avouez que ça n'est pas assez ! Le site communautaire www.chargemap.com permet de trouver des points de recharge. Par chance, il y en a un à proximité. C'est tout simplement la concession Nissan. Mais… la borne de recharge est à l'intérieur de la concession, donc inaccessible un dimanche. Classe. Si vous voulez rouler en Nissan Leaf, vous êtes priés de le faire pendant les heures ouvrables ! Heureusement, ChargeMap indique également une dernière borne de recharge rapide à quelques centaines de mètres, dans un supermarché. En plus il y a bien deux bornes de charge disponibles, et elles sont compatibles avec la Nissan Leaf. C'est la fête. Mais… il faut se présenter à l'accueil pour pouvoir ensuite charger. Imaginez-vous un jour de pluie, avec les enfants, la poussette, à faire des aller-retour entre le supermarché et la voiture. De quoi vous décourager ? Ça semble fait pour. Ce supermarché a le bon goût d'être ouvert le dimanche jusqu'à 12h30. Mais avec nos péripéties, il est 12h45. On se fait donc gentiment reconduire par la sécurité. Moralité : tout le monde semble installer des chargeurs "parce que ça fait bien" mais sans se préoccuper de savoir si l'on pourra s'en servir. A quelques centaines de mètres, un magasin qui vend du matériel électrique dispose d’une borne de recharge. Mais c’est une charge lente, réservée à la clientèle dans les heures ouvrables. On tente par désespoir... Le chargeur fonctionne ! La Leaf sera mise en charge le temps de pique-niquer… sur le trottoir ! Mais notre salut vient d'un coup de fil fortuit, celui de Sylvain. Sylvain pratique le 4x4 et connaît le Parpaillon comme sa poche. Il appelle pour savoir si tout se passe bien avec la voiture électrique... Il habite tout près. On lui raconte alors notre histoire… C’est lui qui va accueillir toute la famille et mettre à disposition une prise de courant, devant son garage. Ca ne charge pas plus vite que la prise sur le trottoir, mais l'attente est plus agréable ! Adieu belle journée dans les Alpes, voici toute la famille dans le jardin de Sylvain. Mais il faudra attendre qu’il soit 19h pour que la Nissan Leaf ait assez d'autonomie pour... se rendre à la borne de recharge rapide la plus proche, celle de Manosque. Toute une après-midi à regarder une voiture, en attendant qu'elle charge... Une journée de perdue. Avec une petite tempête de grêle au passage, histoire que la journée soit complète… La Nissan Leaf a accompli un petit exploit, en étant sans doute la toute première voiture électrique à franchir le tunnel du Parpaillon. Ses qualités, soulignées par son titre de voiture de l'année 2011, ne sont pas en cause. Mais cela met en lumière à quel point les infrastructures, malgré les effets d'annonce, ne sont pas au rendez vous. Texte : Manu Bordonado Anciens dossiers |