Soleil, 20 degrés, t-shirts… la période semble la bonne pour aborder le sujet que vous avez en titre. Eh oui, le soleil tape déjà fort et je dois en tenir une bonne couche pour vous parler de pneus hiver maintenant non ? Mais… les pneus hiver sont parfois recommandés d’octobre à avril… qu’on se le dise !!
Bon, il est effectivement un peu tard, car même si les températures matinales sont encore aux alentours de zéro, les journées deviennent plus clémentes… 2014 sera peut-être une exception sur laquelle ce type de pneu sera recommandé jusqu’à fin mars et non avril… Mais… un bon mois en arrière, j’ai eu l’occasion de faire un test assez sympathique.
Vous allez rire. J’ai pourtant roulé avec pas mal de belles autos, sur certains très beaux circuits ou très belles routes, sous tous les climats et avec différents types de pneus, mais je n’avais jamais eu l’occasion de faire un VRAI test comparatif entre un peu route « classique » et pneu hiver. Les habitués savent très bien de quoi je parle… c’est tellement évident… une fois le comparatif fait !
Je me suis réveillé un beau matin de février à Clermont Ferrand, au bord de la piste d’essais Michelin. Température plutôt fraiche… plusieurs voitures à disposition. Pas de bolides, mais les « voitures de monsieur tout le monde ». L’objectif étant de se retrouver en condition normale pour comparer, sur chaque modèle de voiture, un pneu route normal avec un pneu hiver. Attention, je ne parle pas de pneu neige, mais bien de pneu hiver. A ne pas confondre… l’un étant destiné à optimiser l’adhérence sur neige épaisse, au détriment parfois des conditions d’adhérence sur route simplement froide, et l’autre étant vraiment destiné à un usage quotidien et mixte. Un ensemble de compromis sur le pneu hiver, apte à rouler sur route très froide, verglacée ou même enneigée, mais aussi à évacuer au mieux la pluie, et avoir une bonne tenue sur route sèche.
Le parfait mélange entre un rainurage évacuant au mieux les eaux, une gomme différente qui supportera mieux les températures inférieures à 7°C, et une structure renforcée. Ce qui est maintenant une habitude pour tous les conducteurs dans certains pays européens ne l’est pas encore en France. Ce type de pneu n’est bien sûr pas nouveau, Michelin en étant d’ailleurs à la version 5 de son « Alpin ». Mais peu de Français pensent à changer leurs pneus quand froid et humidité arrivent. C’est pourtant une erreur.
Vous allez me dire « c’est beau la théorie »… et pourtant… une fois au volant… tests de freinages, tests de tenue en courbe, adhérence latérale, longitudinale… Nous avons pu tout tester. Température de 5°C, pistes avec adhérence normale, piste simulant l’adhérence du verglas, dans tous les cas la différence entre ce pneu hiver et le modèle de comparaison est énorme. Je n’exagère pas… énorme ! Et pour corser le tout, nous avons fait un dernier test avec ESP déconnecté… sur nos berlines modernes, courbe verglacée… mais le problème est que ce foutu ESP se réactive automatiquement passé 50km/h. Sur la voiture équipée de pneus route classiques, tête à queue assuré aux alentours de 45km/h… pas moyen, et pourtant nous avons essayé, de passer plus vite en courbe sans perdre le contrôle. Mais sur le modèle chaussé en Alpin 5, le problème est tout autre… l’ESP se réactive passé 50 km/h… et nous continuons notre route en toute sécurité. Aucun de nos « essayeurs du dimanche » n’a réussi à mettre la voiture en défaut avec les Alpin 5 sur ce test. Sur un test de freinage en route inondée, l’écart est du même type. Sur tout notre groupe d’essayeurs, avec chacun nos sensibilités différentes, l’Alpin 5 s’arrête toujours bien avant l’autre… et nous pouvons sauver des piétons, éviter des obstacles… Et sur parcours routier, la voiture chaussée en Alpin 5 est très stable, dérive parfois de l’avant si on la provoque fort, mais reste toujours maitrisable contrairement à son homologue chaussée en pneus classiques.
Pourquoi l’Alpin 5 et pas un autre, me direz-vous. Pas uniquement parce qu’il sortira pour l’hiver 2014/2015, ou parce qu’il est l’un des éléments du programme « Michelin total performance », mais aussi tout simplement car… c’est celui qu’il m'a été proposé de tester. Un novice comme moi ne saurait détecter les différences par rapport à son prédécesseur, l’Alpin 4, mais les chiffres sont parlants : 17% d’entaillement en plus (pour mieux résister à la neige et à l’aquaplaning), 12% de motifs en plus (les lamelles agissent comme des milliers de petites griffes sur le sol), et nouveau mélange à base de silice mais aussi d’élastomères (pour optimiser l’adhérence sur sol sec et sol froid).
Les technologies progressent d’année en année, les manufacturiers se livrent une belle bataille sur ces nouveaux produits et l’utilisateur final ne peut qu’en sortir avec encore plus de sécurité au volant ! Donc oui, j’habite dans le Sud de la France… mais l’hiver prochain je monte 4 pneus hiver !
Texte: Arnaud Lecreux
Photos : Arnaud Lecreux & manufacturier