Le WTCC, c’est la variante moderne du Supertourisme et du championnat Production que nous connaissions il y a des années. Un championnat qui mérite qu’on s’y intéresse…
WTCC, pour World Touring Car Championship : championnat du monde des véhicules de tourisme. Tout est dit : enfin un championnat où on ne voit pas une course de monoplaces ou de prototypes auxquels on ne s’identifie pas. Ici, tout est clair, ce sont les véhicules de toute la famille qui s’affrontent !
Notre plateau du jour : des Honda Civic, d’autant plus survoltées que l’un des pilotes était natif de Porto, où nous nous trouvions, des BMW Série 3, les anciennes E90, des Chevrolet Cruze championnes du monde, des Seat Leon, les anciennes là aussi et… des Lada Granta ! Voilà pour l’instant. Mais Citroën a annoncé sa venue pour l’année prochaine, avec Sébastien Loeb bien entendu... D’ailleurs, lors de notre visite sur la manche portugaise, les hommes de la marque au double chevron n’étaient pas rares sur la pite-lane.
Première particularité des courses de WTCC : il y a le dimanche deux manches, très courtes, vraiment très courtes, pour favoriser la grosse attaque : de 50 à 60 km, à comparer aux 300 km en Formule 1 ou aux 1000 km en endurance. La première manche prend un départ lancé (favorisant les tractions avant) tandis que la seconde manche commence par un départ arrêté (favorisant la motricité des BMW, propulsion).
Autre particularité tirée des anciens championnats dont le WTCC est issu : les lests. Chaque vainqueur d’une course dispose d’un petit honneur : celui d’embarquer sur la course suivante un lest à bord de son véhicule, de manière à équilibrer les forces. Là aussi, une manière d’éviter la mainmise d’un pilote sur le championnat et une bonne garantie d’avoir des courses serrées… Voilà Sébastien Loeb prévenu !
Sous les capots, on trouve des 1600 turbo, comme ça tend à devenir la règle en compétition (le rallye y est passé et la Formule 1 y arrive en 2014). La suspension doit impérativement conserver les principes de la berline de série, tandis que l’aérodynamique est également très stricte : on ne peut avoir qu’un seul et un unique modèle de spoiler avant, non réglable, ce qui limite les possibilités de l’aileron arrière sinon on ne pourra pas les équilibrer… Quant à la transmission, on ne peut avoir que deux sets de rapports de boite pour toute la saison. Le résultat est là : la course à laquelle nous avons assisté, à Porto, était particulièrement animée. D’autant plus que le circuit, tracé autour du parque da cidade, n’était pas bien large, circuit urbain oblige !
Yvan Muller est en tête du championnat et entend le rester. Sébastien Loeb et Gabriele Tarquini n’ont pas pour habitude de faire de la figuration en la matière, Honda non plus... Citroën arrive avec évidemment de grosses ambitions… Le championnat est déjà très disputé, ça promet !
Andrea Adamo, Chief Designer, Honda Racing Team Jas
La Honda Civic en est à sa toute première année de participation en WTCC, mais elle connaissait déjà son premier podium au bout de 4 courses ! Un beau résultat, comme nous le confirme Andrea Adamo, le Chief Designer italien du Honda Racing Team Jas :
« Tout le monde attendait quand Honda est arrivé… ma pardon, la vache, c’est la première année que nous sommes ici, et personne d’autre n'est arrivé et tournait à 4 sec dans le top »
Nous avons demandé en juillet à Andrea Adamo s'il visait une victoire, et à quand le championnat ?
« Je comprends que nous sommes Honda mais Honda, c’est des personnes comme les autres, Honda c’est pas des Mayas ou des hommes qui arrivent de l’espace, je crois que Honda a déjà fait des miracles d’être là et de gagner des courses cette année »
5 mois plus tard, Honda remporte le championnat... Bien joué, M. Adamo !
Texte & photos: Manu Bordonado
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